DÉFICIT PUBLIC RECORD
LES IMPÔTS DES FRANÇAIS VONT-ILS AUGMENTER ?
UNE BOMBE BUDGÉTAIRE QUI INQUIÈTE PARIS ET BRUXELLES
La rentrée politique 2025 s’annonce sous haute tension financière. Après la chute du gouvernement Bayrou et l’arrivée de Sébastien Lecornu à Matignon, un chiffre alarme autant les parlementaires que les partenaires européens : le déficit public de la France devrait atteindre près de 6 % du PIB en 2025, soit bien au-dessus de la limite des 3 % fixée par les traités européens.
Une situation qui repose une question brûlante : pour rétablir l’équilibre budgétaire, le gouvernement sera-t-il contraint d’augmenter les impôts des Français dès 2026 ?
POURQUOI LE DÉFICIT PUBLIC ATTEINT DES SOMMETS
Plusieurs facteurs expliquent ce déficit record :
• Hausse de la charge de la dette : avec la remontée des taux d’intérêt, le coût de financement de l’État explose. En 2025, la France devrait dépenser plus de 55 milliards d’euros uniquement pour payer les intérêts de sa dette.
• Dépenses sociales accrues : aides au logement, bouclier énergétique, soutien au pouvoir d’achat… Ces dispositifs, prolongés pour amortir les chocs sociaux, pèsent lourdement sur le budget.
• Moindre croissance économique : la croissance attendue en 2025 est limitée (autour de 0,9 %), ce qui réduit mécaniquement les recettes fiscales (TVA, impôt sur les sociétés).
• Retard dans les réformes structurelles : réforme des retraites partiellement gelée, fiscalité écologique repoussée.
👉 Résultat : la France est dans le collimateur de la Commission européenne, qui exige un plan crédible de réduction du déficit d’ici 2026.
LES MARGES DE MANOEUVRE DU GOUVERNEMENT LECORNU
Sébastien Lecornu, tout juste nommé Premier ministre, hérite d’un budget 2026 déjà fragilisé par la crise politique. Trois pistes s’offrent à lui :
Réduire les dépenses publiques
Mais dans un climat social tendu, couper dans les aides sociales, les dépenses de santé ou les investissements publics serait politiquement explosif.
Parier sur la croissance
Le gouvernement espère un rebond économique en 2026. Mais cette stratégie reste incertaine, dépendant du contexte international et de la confiance des investisseurs.
Augmenter les impôts
C’est la piste la plus redoutée par les ménages et les entreprises. Elle pourrait prendre la forme d’un gel des baisses d’impôt promises, d’une hausse ciblée sur certains prélèvements ou d’une fiscalité écologique renforcée.
QUELS IMPÔTS POURRAIENT AUGMENTER EN 2026 ?
L’impôt sur le revenu
Chaque année, le barème de l’impôt est réévalué en fonction de l’inflation. Mais un gel du barème équivaudrait à une hausse déguisée : plus de contribuables entreraient dans l’impôt, et ceux déjà imposés paieraient davantage.
La TVA
Premier impôt en termes de rendement, la TVA pourrait être relevée sur certains produits (carburants, énergie, luxe). Une hausse généralisée paraît peu probable car elle serait trop impopulaire, mais une “écotaxe TVA” sur des secteurs ciblés est évoquée.
La fiscalité écologique
La taxe carbone, suspendue depuis la crise des “gilets jaunes”, pourrait revenir sous une nouvelle forme, plus progressive. Objectif : à la fois financer la transition énergétique et renflouer les caisses de l’État.
L’impôt sur les sociétés
Après plusieurs années de baisse (ramené à 25 %), un relèvement temporaire pour les grandes entreprises est discuté en coulisses. Mais cette mesure pourrait décourager l’investissement industriel.
Les prélèvements sur le patrimoine
Taxation accrue des revenus du capital (dividendes, plus-values), recentrage des niches fiscales immobilières, voire un débat sur l’impôt sur la fortune immobilière (IFI) : autant de leviers que Bercy pourrait actionner.
LES SCÉNARIOS POSSIBLES
Scénario 1 – Hausse limitée et symbolique
Le gouvernement privilégie des mesures ciblées : fiscalité verte renforcée, taxation des grandes multinationales, recentrage de niches fiscales. Les ménages modestes seraient préservés, mais la facture pèserait sur les classes moyennes supérieures et les grandes entreprises.
Scénario 2 – Hausse générale et rapide
Sous pression des marchés et de Bruxelles, Matignon opte pour une hausse plus large : gel du barème de l’IR, hausse de certaines TVA, contribution exceptionnelle sur les hauts revenus. C’est le scénario le plus douloureux politiquement, mais aussi le plus efficace budgétairement.
Scénario 3 – Pas de hausse d’impôt, mais coupes budgétaires
Le gouvernement choisit de préserver la promesse “pas de hausse d’impôt” et réduit drastiquement les dépenses : suppression d’aides, réduction des budgets ministériels. Ce scénario risquerait d’alimenter de fortes tensions sociales.
QUELLES CONSÉQUENCES POUR LES CONTRIBUABLES ?
Pour les ménages
• Gel du barème de l’IR = perte de pouvoir d’achat.
• Hausse de la fiscalité énergétique = carburants et chauffage plus chers.
• TVA sectorielle = augmentation du prix de certains biens de consommation.
Pour les entreprises
• Fiscalité incertaine = attentisme dans l’investissement.
• Hausse potentielle de l’IS = baisse de compétitivité face à l’étranger.
• Moins de niches fiscales = coût plus élevé pour certains secteurs (immobilier, transition énergétique).
LES OPPOSITIONS EN EMBUSCADE
Cette perspective de hausse des impôts est déjà un angle d’attaque privilégié pour les oppositions :
• La gauche réclame une contribution accrue des grandes fortunes et multinationales.
• La droite dénonce une “asphyxie fiscale” et exige des coupes dans les dépenses publiques.
• Les syndicats craignent que la facture ne retombe sur les salariés et les classes moyennes.
👉 Dans un climat politique instable, chaque annonce fiscale devient un champ de bataille.
CONCLUSION : UN AVENIR FISCAL SOUS HAUTE TENSION
Le déficit public record place la France face à un dilemme budgétaire. Entre réduction des dépenses, relance économique incertaine et risque de hausse d’impôts, le gouvernement Lecornu n’a aucune marge de manœuvre confortable.
Pour les Français, l’année 2026 pourrait marquer le retour d’une pression fiscale accrue, sous une forme ou une autre. Qu’il s’agisse d’un gel du barème de l’impôt, d’une fiscalité écologique renforcée ou d’un relèvement temporaire de l’impôt sur les sociétés, le spectre d’une hausse est bien réel.
📌 À retenir : tant que le déficit reste hors de contrôle, la question n’est pas de savoir “si” les impôts vont augmenter, mais “quand” et “comment”.