PARTIR VIVRE À DUBAÏ
OPPORTUNITÉS FISCALES ET PIÈGES À ÉVITER EN 2026
INTRODUCTION
En 2026, Dubaï reste l’une des destinations préférées des Français en quête de soleil, d’opportunités professionnelles et… d’allègement fiscal. Zéro impôt sur le revenu, sécurité, infrastructures modernes, statut de hub économique mondial : l’émirat attire autant les entrepreneurs que les retraités aisés.
Mais derrière cette image de paradis fiscal se cache une réalité juridique complexe. Résidence fiscale, succession, contrats locaux, conventions internationales — une installation mal préparée peut rapidement tourner au casse-tête administratif ou fiscal.
👉 Dans cet article, nous décryptons les avantages réels de Dubaï, les pièges les plus fréquents et les bonnes pratiques pour protéger son patrimoine à l’international.
DUBAÏ : UN ÉCOSYSTÈME FISCAL SINGULIER
Dubaï ne taxe ni les revenus du travail, ni les dividendes, ni les plus-values. Cette particularité en fait une juridiction ultra-attractive pour les cadres, indépendants et dirigeants de sociétés.
Cependant, la France et les Émirats arabes unis n’ont pas signé de convention fiscale bilatérale complète. Cela signifie qu’un Français mal préparé peut se retrouver doublement imposé – ou pire, considéré comme résident fiscal français malgré son départ.
LA RÈGLE DES 183 JOURS, UN FAUX AMI
La résidence fiscale ne se limite pas au temps passé à l’étranger.
Même si vous vivez plus de six mois par an à Dubaï, vous pouvez rester résident fiscal français si votre centre d’intérêts économiques ou familiaux demeure en France (logement, entreprise, famille, placements, etc…).
💡 Concrètement : si vos revenus proviennent principalement de sociétés françaises ou que votre conjoint reste en métropole, le fisc peut contester votre expatriation.
LE CERTIFICAT DE RÉSIDENT FISCAL, UNE ARME ESSENTIELLE
Depuis 2024, l’administration dubaïote délivre un Tax Residency Certificate (TRC) reconnu par la plupart des banques et administrations européennes.
Ce document est indispensable pour :
• ouvrir des comptes internationaux,
• justifier votre statut auprès de la France,
• éviter la double imposition sur certains revenus.
👉 Sans ce certificat, la France peut présumer que vous êtes toujours résident fiscal français.
LES OPPORTUNITÉS FISCALES À DUBAÏ
ZÉRO IMPÔT SUR LES REVENUS PERSONNELS
Aucun impôt sur le salaire, les dividendes ou les plus-values : c’est la principale raison du succès de Dubaï.
Un entrepreneur générant 150 000 € de bénéfices par an économise jusqu’à 45 % d’impôts par rapport à une société française.
Mais attention : le fisc français scrute les “faux expatriés” dont l’activité réelle reste en France.
UNE FISCALITÉ SOCIÉTAIRE MODÉRÉE
Depuis 2023, les Émirats ont introduit un Corporate Tax à 9 %, applicable uniquement aux sociétés dont les bénéfices dépassent 375 000 AED (environ 95 000 €).
Les zones franches (Free Zones) permettent encore de bénéficier d’exonérations à condition d’exercer une activité conforme à leur licence (import/export, consulting, tech…).
UNE FISCALITÉ PATRIMONIALE AVANTAGEUSE
Aucun impôt sur la fortune, aucune taxe successorale, ni droits de donation.
Les expatriés peuvent ainsi transmettre leur patrimoine sans prélèvement local – à condition d’avoir structuré correctement leur succession internationale.
LES PIÈGES À ÉVITER AVANT DE S’EXPATRIER
NE PAS ANTICIPER SA TRANSMISSION
En l’absence de testament ou de clause successorale internationale, le droit musulman local (Charia) peut s’appliquer aux biens situés à Dubaï, notamment en cas de décès.
Cela peut bouleverser la répartition du patrimoine, surtout pour les couples mariés sous régime français.
Il est donc essentiel de rédiger un testament conforme au droit local, déposé auprès du DIFC Wills Centre (Dubai International Financial Centre).
Un exemple : un ressortissant français marié avec deux enfants peut voir la moitié de ses biens attribuée automatiquement à ses héritiers directs, sans possibilité de choix s’il n’a pas prévu de disposition spécifique.
IGNORER LA NOTION DE “CENTRE D’INTÉRÊTS ÉCONOMIQUES”
Si votre entreprise, vos investissements ou vos revenus proviennent majoritairement de France, le fisc français considérera que votre résidence fiscale reste en métropole.
Solution : transférer la structure juridique de votre activité ou la holding vers Dubaï, en respectant les règles de substance (bureaux, comptes, contrats locaux, etc…).
SIGNER UN CONTRAT LOCAL MAL RÉDIGÉ
Le droit du travail émirati diffère du droit français.
Les contrats ne prévoient pas toujours :
• de protection en cas de licenciement,
• d’indemnités maladie ou maternité,
• de couverture retraite.
Il est crucial de vérifier que votre contrat mentionne :
• la devise de rémunération,
• les conditions de rapatriement,
• les modalités de rupture anticipée.
👉 Un contrat flou peut coûter cher en cas de litige.
TRANSMISSION INTERNATIONALE ET TESTAMENT À DUBAÏ
La question successorale est le point le plus souvent négligé.
Le système local distingue les expatriés musulmans et non musulmans.
Les non musulmans peuvent déposer un testament civil auprès du DIFC (régime de Common Law) pour éviter l’application de la Charia.
LES ÉTAPES CLÉS POUR PROTÉGER SON PATRIMOINE
• Rédiger un testament international mentionnant clairement la loi applicable (française ou étrangère).
• Enregistrer ce testament au DIFC Wills Service Centre, pour qu’il soit reconnu par les juridictions locales.
• Informer son notaire français, afin d’éviter tout conflit de compétence.
• Prévoir la gestion des comptes bancaires à l’étranger, souvent gelés plusieurs mois en cas de décès sans documents conformes.
💡 Le DIFC permet désormais de déposer des testaments entièrement en ligne, avec authentification vidéo.
COMMENT PRÉPARER SON DÉPART EN 2026
FAIRE UN AUDIT FISCAL ET PATRIMONIAL
Avant tout départ, un audit permet de :
• clarifier votre statut fiscal,
• identifier les revenus imposables en France,
• ajuster vos placements (assurance-vie, PER, immobilier).
Les conventions sur les successions et donations étant limitées, il faut structurer la détention des actifs avant le départ.
CRÉER UNE SOCIÉTÉ OU UNE HOLDING À DUBAÏ
Les Free Zones (JAFZA, DMCC, IFZA…) offrent des avantages :
• 100 % de propriété étrangère,
• ouverture rapide,
• fiscalité faible.
Mais attention à la substance économique réelle : sans bureaux, salariés ou comptes locaux, l’administration française peut requalifier votre société comme fictive.
ANTICIPER LA COUVERTURE SOCIALE
Dubaï ne propose pas de sécurité sociale universelle.
Il faut souscrire une assurance santé internationale ou un contrat privé obligatoire.
Les expatriés peuvent aussi adhérer à la Caisse des Français de l’Étranger (CFE) pour maintenir un lien avec le système français.
EXEMPLE CONCRET : UN ENTREPRENEUR FRANÇAIS À DUBAÏ
Marc, consultant indépendant, s’installe à Dubaï en janvier 2026.
Il crée une société DMCC pour facturer ses clients européens.
Grâce à son Tax Residency Certificate, il est reconnu résident fiscal émirati et ne paie aucun impôt sur ses revenus locaux.
Mais il garde un appartement locatif en France : les loyers restent imposés en France, avec déclaration obligatoire via le formulaire 2042-NR.
Pour éviter les conflits successoraux, il fait enregistrer un testament DIFC désignant sa conjointe comme héritière universelle.
👉 Une préparation complète lui a permis d’allier optimisation fiscale, sécurité juridique et transmission sereine.
FAQ – EXPATRIATION ET FISCALITÉ À DUBAÏ
Puis-je transférer mes contrats français à Dubaï ?
Oui, mais il faut vérifier les clauses fiscales et successorales. Les contrats d’assurance-vie, par exemple, restent soumis à la loi française si souscrits avant le départ.
Dois-je déclarer mes comptes ouverts à l’étranger ?
Oui. Tout compte bancaire détenu à Dubaï doit être déclaré à l’administration fiscale française, même en cas de résidence fiscale étrangère.
Comment éviter la double imposition ?
En obtenant un certificat de résidence fiscale dubaïote et en documentant la réalité économique du transfert (bail, contrat local, société, etc…).
Et en cas de décès à Dubaï ?
Sans testament international, la succession est régie par la Charia. Le dépôt d’un testament civil DIFC est donc indispensable.
CONCLUSION
Vivre à Dubaï, c’est profiter d’un cadre fiscal exceptionnel et d’un environnement dynamique, à condition d’en maîtriser les règles.
Les opportunités sont réelles – revenus défiscalisés, patrimoine protégé, transmission fluide – mais les pièges juridiques et successoraux sont tout aussi nombreux.
👉 En 2026, l’expatriation ne s’improvise plus : elle se prépare comme une stratégie patrimoniale globale.
Résidence, fiscalité, contrat, testament — chaque décision compte pour garantir la sérénité à long terme.
Dubaï reste un formidable levier d’optimisation, mais seulement pour ceux qui s’y installent en conformité et en connaissance de cause.
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